AUSCHWITZ : EST-CE LA FIN DE L’HORREUR ?
Le 27 janvier 2019 a été célébré le 75ème anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz. Ce dernier était le plus grand camp de concentration et d’extermination du régime nazi. Plus d’un million de juifs de toutes nationalités y ont été tués, dont 100.000 morts de faim, de maladie, d’esclavage ; et 900.000 fusillés dès leur arrivée ou morts dans les chambres à gaz[1]. Un véritable génocide.
Nous n’oublions pas les 70.000 polonais, les 21.000 tziganes des pays germaniques, les 14.000 soviétiques et les 15.000 prisonniers politiques, homosexuels, handicapés, tous tués dans ce que certains appellent « le camp de l’horreur »[2]. En effet, il était censé révéler le paroxysme de la cruauté de l’Homme. À sa fermeture, les consciences affirmaient que l’humanité ne devait plus jamais connaitre de tels massacres.
HÉLAS !
Force est donc de constater qu’avec le génocide arménien de 1915-1916, l’extermination par la famine (Holodomor) qui décima au moins cinq millions de Soviétiques dont trois millions d’Ukrainiens, que le XX ème siècle est entré dans l’Histoire en tant que « siècle des génocides »[3].

1975 : Les Khmers rouges tuèrent près de deux millions de Cambodgiens, soit plus de 20% de la population.
1994 : 800.000 Tutsis et plusieurs Hutus furent tués par des Hutus radicaux ; des milliers de Hutus furent tués en représailles dans des camps de réfugiés.
1995 : Près de 10.000 Kosovars et 70.000 Bosniaques musulmans, dont 8.000 pour la seule ville de Srebrenica furent assassinés au cours de « l’épuration ethnique » en ex-Yougoslavie[4].
PEUT-ON DIRE AUJOURD’HUI QUE CES HORREURS FONT PARTIE DU SIÈCLE PASSÉ ?
Malheureusement non, comme le montrent les massacres et persécutions des Rohingyas en Birmanie. Dans un village, « les hommes étaient systématiquement tués », « les enfants se faisaient tirer dessus, étaient jetés dans la rivière ou dans un feu », les femmes et les filles étaient couramment violées et pour beaucoup « physiquement et mentalement torturées »[5]. On peut également mentionner la traite d’esclaves en Lybie, où des migrants espérant une vie meilleure, une fois interceptés, étaient vendus au marché noir et maltraités par leur possesseur, vivant dans des conditions atroces. Ajoutons à cela les massacres et tueries des Congolais en RDC : entre six et douze millions de morts (le plus grand désastre humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale). Des femmes y sont irrémissiblement violées, des villages décimés avec une violence qui ferait passer les nazis pour des enfants de cœur. Tout cela en présence du contingent le plus important de «soldats de la paix ».
Nous commémorons la fin des horreurs passées, mais nous passons sous silence les horreurs du présent. On scande « Plus jamais ça ! » face à la cruauté humaine du siècle passé, mais l’on se tait ou l’on reste spectateur, et parfois acteur malgré nous, face à celle de notre époque.
Nous pensions que le pire était derrière nous, malheureusement, avec cette attitude schizophrène, il se déroule sous nos yeux.
Sources :
1. http://projetpologne1es3s7.over-blog.com/auschwitz-le-bilan.html
2. Idem ref. n°1
3. Idem ref. n°1
4. Mémorial de le shoah, Exposition : les génocides du XXème siècle, archive départemental de la Dordogne, (p.7) https://archives.dordogne.fr/_depot_ad24/_depot_arko/articles/576/dossier-de-presse-exposition-les-genocides-du-xxe-siecle-_doc.pdf

